Voici le futur
Session de jeu type en 2012.
Je rentre chez moi, 17h. C'est vendredi et j'ai toute ma soirée pour jouer au dernier jeu sorti.
Je vire le blister, l'autocollant magnétique antivol, la puce RFID, la balise GPS et le mouchard radio.
Je prend délicatement la galette que je place dans mon lecteur.
La galette lance un scan pour voir si je n'ai pas de logiciel de piratage sur mon disque dur ou de drivers frauduleux.
Installation du jeu. Il est 17h20.
Compte à créer sur le site de l'éditeur, lancement du navigateur.
Poursuite de l'installation.
Pendant l'installation, une cinématique me vantant les mérite des 15 DLC disponibles.
Poursuite de l'installation. Il est 18h.
Connexion au réseau de l'éditeur. Je vois mes amis en ligne.
Message privé envoyé par un bot de l'éditeur depuis le compte d'un ami me demandant de le rejoindre en achetant tel DLC.
Poursuite de l'installation.
Re pub, cette fois pour les 30 DLC du prochain jeu de l'éditeur à venir. 18h45.
Installation terminée. Tout juste 200 Go pour ce jeu, ça va. Ils l'ont compressé ?
Je lance le jeu.
Identification.
Connexion au réseau de l'éditeur. 19h15.
Serveurs saturés. Pop-up. Non, je ne suis pas interessé par le DLC "Private Server".
Ah, ça y'est, ça passe. 19h40.
La page des 1000 succès à déverouiller s'affiche. J'en vois un marrant à la fin : télécharger les 15 DLC en moins de 24h. C'est sûr qu'avec ça je vais briller en société. Mais bon, à 30 € le DLC j'ai pas trop les moyens.
La menu du jeu s'affiche. Chaque changement d'option necessite un reboot du jeu.
Bon dieu, ils prennent pas en charge la résolution de mon écran.
Ah... si... mais il faut acheter le pack Exotic Resolution, dans la section DLC.
Bon, je jouerais en réduit au centre de l'écran.
Merde, y pas le français ?
Ah si, dans la section DLC.
Bon tant pis, je maîtrise bien le polonais. Enfin je crois... toute façon c'est un jeu de caisse. J'imagine que les voitures font aussi "vroum vroum" chez eux.
Ah non tiens...
Bon, j'ai le son et l'image au centre de l'écran. Ca fait vruim vruim mais je m'y fait.
Je lance une recherche de partie. 20h15.
Merde, coupure de la connexion internet. Faut que je reboot le jeu.
Ah putaiiiiiiiiiiiin, j'ai pas sauvegardé mes réglages sur le serveur de l'éditeur, faut tout refaire.
Bon tant pis, je jouerais sans le son et avec la résolution de base.
Bon sang, ça pique les yeux. Pis cette file d'attente que n'en fini plus. Si j'avais pris le pack "no fucking queue" j'aurais pu jouer deux parties déjà, mais 10 € le DLC, ça fait mal.
Ah, une partie de libre. Je lance. 21h30.
Merde, un c...nnard a déjà pris Luigi et un autre Mario, va falloir que je prenne la princesse de mes deux. Si j'avais le pack "Choose first" ça m'aurait bien aidé. C'est agaçant un peu.
Bon sang, j'ai pas le souvenir que Super Mario Kart était si pénible y a 20 ans.
Bon la partie se lance.
Wahouuuuuuu ! Ca dépote quand même. Ils ont bien bossé sur ce Super Mario Kart revival. On dirait franchement qu'ils ont porté l'original tel quel. On voit pas tout le boulot que ça a du être pour restituer les graphismes d'origine. Chapeau. Et tout ça en le développant en seulement 2 mois. Ils ont du mettre un paquet de monde là-dessus.
Bon sang, je suis deuxième. Peau de banane, carapace. Baboum. First place. Et je... me prend une @!#$?* de carapace du DLC "rich never loose against poor". C'est un peu abusé quand même, il était dans les choux.
Bon ben j'ai fait une partie et il est 22h. Bien content. Si j'avais le DLC "let bots play in your place" j'aurais pu laisser l'ordi jouer à ma place. Bah, je suis trop claqué.
Quand même, 250 € c'est un peu cher je trouve. Mais bon, ça fait plaisir de retoucher à Mario. Comme dans le temps.
Quand même, c'était mieux avant.